samedi 3 mars 2012


Le lion représente le symbole distinctif de la commune de Saint-Marc.

Le début du XVIII e siècle salue une ville en pleine expansion à tous les points de vue. L'activité portuaire ne cesse de croitre avec le volume du trafic maritime. Ainsi la France, sur recommandation de son administration coloniale, institua-t-elle un poste de Trésorier de la Marine à Saint-Marc.

Selon Moreau de Saint-Méry, repris par Françoise Thésée, le potentiel d'affaires de la paroisse de Saint-Marc s'élevait à environ 693 habitations recensées dont 16 sucreries, 420 indigoteries, 114 cotonneries et 143 caféteries alors que pour Gonaives les chiffres étaient de 3 sucreries, 135 indigoteries, 15 cotonneries et 50 caféteries.

Il convient de souligner que 90 % de toute la production de l'Artibonite (connue à cette époque sous le nom de quartier de Saint-Marc) destinée à l'exportation, transitait par le port de Saint-Marc. À l'inverse, la quasi-totalité des besoins de la zone en provenance d'outre-mer, empruntaient aussi la meme voie.

D'autres importants secteurs d'activités s'ajoutaient à la liste des établissements : de nombreuses guildives (distilleries artisanales) et différents types de moulins, les forges etc. Parallèlement au commerce et aux affaires, on s'intéressait aussi aux loisirs, à la peinture,au chant, aux danses classiques et surtout à la musique. Partout le gout de l'élégance et du raffinement s'emparait du colon. La société saint-marcoise s'ennivrait follement de plaisirs aux dépens de la classe servile ; elle constituait à tous égards une sorte de microcosme de la société coloniale française de Saint-Domingue.

Sur le plan scolaire, la situation à Saint-Marc reflétait celle de toute la colonie. L'instauration d'un système d'enseignement public ne faisdait pas partie des vraies préoccupations de l'Administration coloniale, plutôt tournée vers les affaires. Selon Moreau de Saint-Méry, les habitants ne cessaient pourtant de réclamer des écoles publiques et des moyens d'éducation. Les riches colons envoyaient leurs enfants dans les collèges de France ou faisaient venir des précepteurs de ce pays.

La recherche effrénée de richesses sur fond de plaisir dont faisaient montre les colond de Saint-Marc, ne les empechaient pas d'entretenir une préoccupation soutenue pour l'aménagement physique et l'assainissement de leur milieu de vie. Ils ont ainsi obtenu pour leur ville: la construction de canaux, des travaux d'assainissement des eaux usées et des boues résiduaires, l'amélioration des routes, de nouveaux plans d'urbanisme, la réfection de certains endroits publics etc. Les négociants et les gérants des grandes maisons commissionnaires de France, installés à Saint-Marc, ont amélioré le panorama urbain par la recherche de plus en plus de gout dans la construction de leurs maisons. C'est le cas des négociants bordelais, de la société Saint-Macary, de Jean-Jacques Bretton-Deschapelles. En somme, un ensemble de travaux de réfection, de constructions et d'iunfrastructurers municipales qui ont contribué au relèvement de la valeur esthétique et architecturale de la ville.

Cette cathédrale fut construite sous la présidence Florvil Hyppolite, en 1896.Les troupes de volontaires qui ont accompagnés le comte Charles-Henri d'Estaing,pour aller se battre à savannah et Yorktown en 1779, sont partis du cloché de l'ancienne cathédrale

L'histoire de Saint-Marc foisonne d'événements dignes de mention. La ville et son terroir ont un passé glorieux comme l'atteste le rôle qu'elle a joué dans la bataille de Savanah8. Pour répondre à l'appel des révolutionnaires américains dans leur lutte contre l'Angleterre, la France dépecha à Saint-Domingue un ancien Gouverneur de la colonie, le comte Charles-Henri d'Estaing en vue de recruter des volontaires disposés à se battre aux côtés des colons anglais. La ville de Saint-Marc fut justement le lieu de rassemblement et de départ d'un contingent de 1 500 affranchis, entre autres troupes, qui s'illustra brillamment aux champs de bataille de Savannah et de Yorktown. Il est important de souligner la participation des natifs du quartier de Saint-Marc à la Guerre de l'indépendance américaine. Selon le docteur Clément Lanier, on retrouvait parmi les blessés revenus de la campagne militaire, Césaire Savary de Saint-Marc, 23 ans, Christophe Mornet des Gonaives, 30 ans, Barthélemy-Médor Icard de Petite-Rivière de l'Artibonite, 26 ans. La famille Icard s'était surtout enracinée à Saint-Marc ou elle comptait de nombreux membres des deux sexes. Le vénérable Brun Icard, père de Bruny, Paulette et Madame Augusta (mère de Robert, Carl et Thérèse Erié).



La formation de l'Assemblée de Saint-Marc a engendré de nombreux troubles sociaux et politiques dans la colonie. Les protagonistes du mouvement avaient choisi de siéger dans la ville de Saint-Marc. Au nombre de 212, les députés élus des trois provinces du Nord, de l'Ouest et du Sud, étaient convoqués à Saint-Marc pour le 25 mars 1790 et 15 avril, sous la présidence de Thomas Millet, ils se constituèrent en « Assemblée Générale de la Partie française de Saint-Domingue ».

En procédant ainsi, les députés ont orchestré un véritable coup de force à l'ordre colonial car l'autorisation royale ne stipulait que la constitution d'une simple Assemblée coloniale. Se prétendant au-dessus du Gouverneur général, l'Assemblée de Saint-Marc multiplia les décisions les plus révolutionnaires. Elle prit en charge la gestion de la marine, des domaines de la guerre et de la diplomatie. Après avoir publié le 28 mai 1790 ses propres lois constitutionnelles sur la colonie, elle informa tous les décrets et instructions pris par l'Assemblée Constituante de France. L'Assemblée de Saint-Marc décida d'ouvrir les ports de la colonie aux étrangers et fit savoir que Saint-Domingue devait etre indépendante.

Une forte odeur de guerre civile flottait dans l'air. À Saint-Marc même, plusieurs affrontements sanglants entre partisans de l'Assemblée (Pompons rouges) et représentants du roi (Pompons blancs) préludaient à un chaos.



Le gouverneur Peynier et le colonel Mauduit tinrent à Port-au-Prince un conseil de guerre et décrétèrent la dissolution de l'Assemblée de Saint-Marc. Devant son refus d'obtempérer, les représentants du roi lacnèrent les troupes (900 soldats) aux trousse des 85 députés autonomistes restants qui, à cette annonce, se rfugièrent sur « Le Léopard », un bateau de guerre alors en rade à Saint-Marc. Sous la conduite de leur président, les députés choisirent de se rendre en France pour plaider leur cause devant l'Assemblée Constituante plutot que de se livrer.

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